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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 00:00

Si par hasard, sur l'pont des Arts…

Il a eu bien des malheurs, ce pauvre pont des Arts ; en toute rigueur, c'est d'ailleurs une passerelle plutôt qu'un pont. Voulu par Napoléon, il relie le Louvre à l'Institut de France (la fameuse coupole des académiciens). Il n'est cependant ni  du Louvre  (déjà une rue, un quai, un métro, une poste : pas toujours les mêmes !) ni  de l'Institut  (crainte que les Immortels n'attrapent, en plus, la grosse tête ?) mais  des Arts  parce que l'École des Beaux-Arts et sa fanfare fameuse entre toutes ne sont pas très loin.

L'avant-dernier malheur fut de prendre un coup de péniche dans les gencives – pardon, dans une pile de ses arches trop étroites pour les péniches post-napoléoniennes. Pas bon pour la maçonnerie, ça, pas bon du tout.

Le dernier malheur fut de se faire reconstruire * mouvements divers dans l'auditoire *. Avec, pour le confort des péniches, une arche de moins : sage précaution * approbation prudente de l'auditoire *. Notez qu'on a même proposé de ne pas le reconstruire du tout : ce pont qui relie deux façades ne rime pas à grand-chose pour la circulation, même des piétons * l'auditoire murmure * et l'occasion était belle de commencer à reconstituer le grand bassin fluvial ininterrompu du Louvre aux Tuileries, comme il existait sous Louis XIV : on pouvait envisager fêtes et naumachies telles qu'oncques n'en furent depuis le Roi-Soleil. Curieux que Jack Lang n'ait pas agité l'idée ? Il est vrai qu'elle impliquait aussi de démolir le Pont du Carrousel, et alors que faire de toutes les bagnoles qui l'empruntent ? Pas bon du tout pour les municipales, ça ! * l'auditoire ricane complaisamment *.

Et puis, tout de même, c'est un des plus beaux points de vue sur la Seine, il eût été dommage d'en être privé – ne jouons pas trop avec les paradoxes. Tenez, voilà un petit morceau du paysage :

Non, le vrai malheur c'est qu'on l'a refait plus beau qu'avant * l'auditoire retient son souffle * avec des zoulis bancs au milieu, un tablier en bois exotique ultra-chic et superfin, des plots de cuivre disposés avec goût et discrétion. C'était une jolie traversée de la Seine avec une vue splendide, c'est devenu une attraction obligée qui, quelquefois, sert aussi à traverser * découragé, l'auditoire renonce : il est irrécupérable *.

MAIS il suffit de peu pour se remonter le moral. Regardez de plus près le réverbère :

Sympa, non ? Moi j'aime bien, en tout cas (non non, je ne suis pas l'artiste anonyme qui a honteusement dégradé le bien public…)

… tu croises le vent, le vent fripon,
Prudenc', prends garde à ton jupon.

commentaires

N
<br /> si vous voulez d'autres réverbères souriants, j'en fait dans toute la France sur les lampadaires ronds. voyez plutôt l'article "now you see the light" sur http://moronic-idea.blogspot.com/ (mon<br /> blog)<br /> <br /> <br />
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L
Ce réverbère qui sourit me réjouit !  Merci!!
Répondre
M
C'est vrai qu'il a une bonne tête !
A
Si par hasard, sur l'pont des Arts, tu croises le vent, le vent maraudPrudent prends garde à ton chapeau !
Répondre
M
Très bien ! Nous connaissons nos classiques ! ;-)

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