Paris, photo, humeurs, un peu de HTML/CSS pour faire sérieux. Feinte innocence et vraie naïveté (ou vice-versa). Encore un blog qui agite ses petits bras en couinant "Viens me lire !"
Un soir vers 17 heures, il faisait déjà sombre et très doux, je me trouvais du côté de Saint-Sulpice pour quelques courses.
Quartier autrefois fortement dévot (il y avait même, à en croire ce mécréant d'Alphonse Boudard, une maison close juste en face du presbytère, mais chut !), beaucoup de librairies anciennes, une librairie espagnole, plusieurs vendeurs de gravures, quelques antiquaires… Ambiance ouatée, cossue, calme mais vivante – j'aime bien ce coin-là, malgré Da Vinci Code
. Vieilles pierres et beaux appartements éclairés que j'aperçois par les fenêtres sans rideaux. Elles m'évoquent celles d'Amsterdam – une provocation calviniste en plein bastion catholique ? Sourire…
Au milieu de la rue noire, pas encore éclairée par les réverbères, un groupe de jeunes gars vient dans ma direction. Ils passent devant une vitrine, et j'entends : Wouuh qu'elle est jolie !
Ça ne peut pas être pour moi tout de même ! et pas de jolie fille dans la rue qui les aurait croisés en affichant un air coquin ou lassé.
Alors ?
Encore quelques pas, me voilà devant la vitrine et… wouuh qu'elle est jolie ! Dans l'échoppe du retoucheur, une longue brune, les bras gracieusement levés, attend que l'homme de l'art ait ajusté la robe du soir noire, stricte et fluide qui l'enveloppe. Le retoucheur n'avait pas une tête à aimer qu'on le dérange dans son travail – je n'ai pas osé entrer la remercier d'être aussi ravissante et lui demander de ne rien changer. Peut-être ai-je eu tort ?
Mais j'ai trouvé l'air encore plus doux qu'auparavant.