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19 juillet 2006 3 19 /07 /juillet /2006 00:05

Article à visée didactique et culturelle.


Attention ! certaines des illustrations ci-dessous peuvent heurter des esprits fragiles ! Ouhhh la la, ya pus de moralité !





Portrait du marquis de Sade
Donatien - Alphonse - François,
marquis de Sade (1740-1814)
Château de Lacoste à 40 km d'Avignon, demeure ancestrale de la famille de Sade
Le château de Lacoste,
demeure ancestrale de la famille de Sade
(40 km à l'est d'Avignon.)




Le conférencier, après s'être éclairci la voix : Sadien bel et bien, pas sadique.

 La philosophie dans le boudoir  est un très curieux ouvrage. Pour ne prendre qu'un exemple : il en contient un autre,  Français, encore un effort si vous voulez être républicains , qui mérite largement une étude séparée – étude certainement déjà écrite par de plus compétents érudits que l'amateur qui s'adresse à vous.

Bien sûr, ce n'est pas un traité de la philosophie inhérente à certain biscuit qui accompagne traditionnellement le vin de Champagne. Bien sûr …

En voici le titre complet :


LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR
ou
Les instituteurs immoraux

DIALOGUES
Destinés à l'éducation des jeunes Demoiselles




Le terme le plus important est, vous l'aviez déjà compris,  Dialogues .

Le texte est donc divisé en Dialogues comme une pièce de théâtre le serait en scènes, la liste des personnages figure en tête de chaque dialogue, et tout se passe par échange de répliques – le parallèle est complet, si ce n'est que les interventions de chacun sont, en règle générale, d'une longueur qui les rendrait indigestes sur scène – n'oublions pas que le propos est philosophique et que…

Une voix masculine dans la salle, levant une seule main :  On s'en fout, si on lit Sade c'est pour le cul ! 

Une voix féminine dans la salle, toute occupée du bien-être de la voix masculine :  Mfff Mff Mfff GLB ! 

Le conférencier : Merci, cher auditoire, de me procurer cette harmonieuse transition. Les indications de mise en, euh… en scène qui vous ont accompagnés s'appellent, en termes de métier, des didascalies. Le mot est mélodieux, point trop difficile à articuler, du meilleur effet dans la conversation. En outre il ne se prête pas aux sous-entendus cochons et rassure ainsi belle-maman, ce qui peut toujours servir.

Et nous voici arrivés à l'objet essentiel de cette conférence…

murmurant à son assistante : mais non voyons, il faut prendre l'objet dans un sens figuré.


… l'objet essentiel, disions-nous, qui figure dans le cinquième Dialogue…

murmurant derechef : non,  prendre l'objet dans un sens figuré  ce n'est pas du tout ça, je t'expliquerai plus tard ma chérie.


… dans le cinquième Dialogue où l'assemblage savant d'une dame et trois messieurs se met en place puis en mouvement…

Un plaisant dans la salle : En branle !

… en mouvement sous les yeux attentifs de la demoiselle qu'il s'agit d'éduquer et qui contribue dans sa modeste mesure à la bonne marche de l'ensemble.

Une longue tirade de la dame signale l'arrivée du tout à son régime optimal, ses halètements sont espérés synchrones avec ceux du lecteur – et ici se place, sous forme de didascalie, un petit bijou de pur humour et de jeu avec les nerfs du lecteur.

Je cite :

 (Augustin, Dolmancé et le chevalier font chorus ; la crainte d'être monotone nous empêche de rendre des expressions qui, dans de tels instants, se ressemblent toutes.) 




Applaudissements perplexes. Le public, saisi d'une ardeur toute républicaine, se rue à la librairie la plus proche. Une minorité royaliste se rabat sur l'hôtel de passe voisin. L'assistante se demande si elle va enfin pouvoir prendre l'objet dans le sens qui lui plaît.


RIDEAU

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