Printemps fluvial

Petite impression météorologique.

Le printemps à Paris joue souvent les grandes coquettes, c'est encore le cas en cette fin de mars. Il ne laisse entrevoir un bout de ciel clair et de soleil rose que pour mieux rabattre sa blouse de nuages et de pluie un instant retroussée – à se demander pourquoi le mot est masculin, chhhut !

Cette photo prise juste avant une douche vous aidera à comprendre :

La Seine ne semble pas apprécier. Elle n'est pas encore en crue mais, bien gonflée par les pluies tombées en amont, roule dans son corset de quais un flot rempli de fureurs antiques, quasi géologiques, telle le Rhône à Lyon, autrefois. J'ai vu un bateau-mouche peiner pour remonter le courant, une péniche le descendre à toute allure, des cratères liquides envelopper les piles du Pont-Neuf. À se demander pourquoi elle porte un nom féminin…

Cette photo-ci ne le rend qu'imparfaitement, remarquez tout de même que le quai des Orfèvres, à droite, ne sera bientôt plus fréquentable :

Qu'est-ce qui me prend de vouloir changer le genre de tout ce que je vois ? Ce doit être le printemps, après tout.

La Seine et ses ponts
Ciels