Maintenant que vous avez stoïquement supporté la minute culturelle, revenons dans la rue Saint-André (des Arts).
Trottoirs étroits, boutiques et cafés partout. Passants et touristes, nombreux, se répandent sans scrupules sur la chaussée, faisant de la rue la voie piétonne qu'elle n'est pourtant pas. Les automobilistes le savent : bien peu s'aventurent dans le magma, ils le font avec beaucoup de patience.
Bâtisses de toutes époques et conditions. Du XIXe siècle sont les confortables immeubles bourgeois et le robuste scolaire obligatoire, laïque et gratuit. Les âges antérieurs montrent de très vieilles maisons sans prétention, façade penchée vers l'arrière, et plusieurs beaux hôtels particuliers.
Est-ce dû à la bousculade d'hommes et de murs, au tracé sans théâtre de la rue ? Leur décoration est plus souriante, plus avenante que dans d'autres faubourgs huppés. Pour la photographier il faut le petit effort de se piquer sur un bord de trottoir, d'oublier la cohue et de lever le nez. Il faut aussi de la chance : profonde et pas très large, la rue manque souvent de soleil.
Ce jour-là il avait eu l'obligeance de se refléter sur la vitrine d'en face avec juste le bon angle, éclairant mieux que dans un studio ce visage dont on oublierait qu'il est en pierre. Je n'en connais pas l'histoire, je croirais volontiers que c'est un portrait…
- Chapitre 1
- Chapitre 2
- Chapitre 3