Le promeneur curieux a un ennemi implacable : le digicode.
Heureusement, il a un allié inattendu : le chantier de rénovation. Lorsque Mimile et ses acolytes doivent exercer leur art dans un immeuble rupin, ils commencent par garer soigneusement la camionnette devant la porte cochère. Ensuite ils laissent cette porte ouverte, parce qu'on va pas s'embêter à tout bout de champ avec le bouzin à boutons, non mais des fois.
J'aime beaucoup les chantiers de rénovation.
Il y a, au 52 de la rue, un bijou d'hôtel particulier, construit en 1740 – évidemment fermé au public en temps normal. Apercevant la camionnette providentielle, je me suis faufilé sans hésiter dans la cour, belle mais trop petite pour se photographier aisément. Alors je me suis consolé avec la montée d'escalier – encore un digicode : il a fallu photographier à travers la porte vitrée, une main tenant l'appareil et l'autre en pare-soleil.
À la clé, pas mal de retouche, de débouchage d'ombres, de dominantes à atténuer… Le résultat a demandé du travail mais je crois qu'il en valait la peine :
La porte sous l'escalier conduit aux caves : quoi de plus logique que d'y installer Bacchus ?
Lorsqu'un jour je me prendrai pour Jean-Jacques Rousseau, le recueil de tous ces instants s'intitulera Les gâteries du promeneur solitaire
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- Chapitre 2
- Chapitre 3