Paris, photo, humeurs, un peu de HTML/CSS pour faire sérieux. Feinte innocence et vraie naïveté (ou vice-versa). Encore un blog qui agite ses petits bras en couinant "Viens me lire !"
Ahh… par le titre alléché, etc., etc. . De quoi c'est-il donc qu'il va causer pour sortir de son long silence, l'animal ? Patience, patience, je tire à la ligne jusqu'à la limite des 200 caractères de la newsletter. Hop, nous y voilà !
On dirait qu'il n'y a plus de femmes ni de filles.
Pardon ?
Non non, je ne suis en train ni de me plaindre de ma vue ni de regretter un hypothétique bon vieux temps d'avant 81, avant 68, avant 14 ou avant le néolithique. Simplement j'écoute la radio, je lis les journaux – et m'émerveille.
On sait bien que les question de féminin et masculin vont au-delà de la seule grammaire : un homme public, un grand homme tout simple ne sont pas exactement la version costume-cravate d'une femme publique ni d'une grande fille toute simple. Il y a des euphémismes, des pudeurs mal placées, des sous-entendus grivois. On le sait, on le déplore, on évite d'en jouer dans la conversation honnête. Fort bien.
Mais que penser d'une manie récente ? Observez donc qu'un(e) gamin(e) de 8 ans ou moins faisant parler de lui (d'elle) (fugue, méchants parents, meurtre de tout type, autres broutilles) sera encore un(e) enfant dans la langue du poste. Mais qu'elle ait plus de 10 ans, elle sera quasi-automatiquement bombardée jeune fille
. Une jeune fille
de 12 ans, moi, ça me fait sursauter : je croyais révolu, sous nos climats, le temps où une gamine de 12 ans était bonne à marier, et j'y voyais un net progrès.
Bon, je vis depuis longtemps sur des principes démodés, faut t'y faire mon vieux : à 12 ans on est désormais une jeune fille – il n'est que de voir certaines mères emballer leurs gamines de 8 ans dans des tenues qu'on n'osait pas toujours porter rue Saint-Denis dans leurs jeunes années.
Les mères, justement : n'avez-vous jamais tiqué à la mention, toujours dans la langue du poste, d'une jeune femme
de 45 ans ? Peu importe qu'elle ait été agressée par un maniaque ou qu'elle ait fondé une petite entreprise marchant du feu de Dieu, elle est une jeune femme
.
À ce niveau de galanterie paresseuse, je m'interroge : être une femme, simplement, sans adjectif, serait devenu inavouable ? Il n'y aurait donc plus de femmes, à en croire d'aucuns.
Veulent-ils nous dire que l'homme n'a plus d'avenir ? Brrr…