Ceci est une carte postale de combat : la Seine c'est beau même quand on vous dit le contraire ! Il ne faut que des yeux pour voir.
J'étais une fois de plus à l'entrée du pont Charles-de-Gaulle. Exceptionnellement pas pour le traverser et aller à la gare de Lyon mais pour continuer sur les quais de la rive gauche, histoire de voir jusqu'où on pouvait marcher (réponse : assez loin).
Personne n'a composé ce paysage, personne ne s'est soucié d'en ordonner masses, lignes et perspectives. Pourtant, quand le soir est beau comme il l'était alors, ce point de vue me captive toujours.
Il commence par le viaduc d'Austerlitz, l'un des trois franchissements de la Seine par le métro et le plus hardi : une seule arche métallique d'une rive à l'autre. Ce viaduc, en outre, relie deux curiosités métropolitaines : à gauche la station Gare d'Austerlitz, petite gare suspendue dans la grande, à droite le virage le plus serré de tout le réseau, qui enveloppe délicatement la morgue. Troisième curiosité métropolitaine : le haut bâtiment coiffé de deux cylindres, près de l'extrémité droite du viaduc, n'est autre que le siège de la RATP. Quand une rame de la ligne 5 a l'obligeance de traverser à ce moment-là, je me dis que je pourrais proposer l'image au service communication de la Régie….
Au centre et à droite plusieurs tours de bureaux bien banales – mais vitrées, on y retrouve le reflet en morceaux du couchant. Tout à droite, pour finir, la massive rambarde du pont Charles-de Gaulle attrape l'œil et le conduit jusqu'à l'autre œil, tout rond et lumineux, de cette bonne vieille horloge de la gare de Lyon.
Et le regard va et vient d'un soleil à l'autre, empruntant le chemin du ciel, celui des constructions ou celui des péniches et de la Seine, ponctuée par les reflets des réverbères. Peut-être suis-je partial mais j'aime ce paysage de hasard.
- 1 - Saint-Gervais
- 2 - La Montagne
- 3 - Le pont Marie
- 4 - Le pont de la Tournelle
- 5 - Le viaduc d'Austerlitz
- 6 - Le quai de Béthune
- 7 - Au-dessus de la mêlée